…Jeunes, l’Eglise en ce pays a besoin de vous. La société togolaise a  besoin de vous. L’Afrique a besoin de vous. Soyez prêts, comme Marie de Nazareth, à donner le meilleur de vous-mêmes pour servir Dieu et vos frères.
Et vous, chers jeunes ou adultes qui êtes marqués par une infirmité, par une maladie, par des souffrances morales, tournez-vous toujours davantage vers la Mère de Miséricorde. Je pense spécialement aux aveugles qui m’écoutent. La Vierge Marie vous conduira dans l’intimité de son Fils. Oh certes, il importe que, à l’intérieur de chaque pays et entre pays mieux équipés et pays moins avancés, on s’entraide à faire reculer la misère sous toute forme. Il faut davantage de médecins, d’hôpitaux, de centres de soins. Hélas! il existe partout, même dans les pays très équipés, des infirmités et des maladies difficiles à guérir, du moins complètement. Et il y a la souffrance morale, parfois plus lourde que la souffrance physique.
Frères et Soeurs, jeunes et adultes, l’attachement à Jésus Christ, la piété à l’égard de sa Mère, ont aidé des générations de croyants à accepter progressivement leur croix. Les pèlerins de sanctuaires comme Lourdes, ont été bouleversés en constatant la paix et même le discret sourire des malades dans leurs fauteuils roulants ou allongés sur leurs brancards. Le mal demeure une question lancinante qui fait dire à chaque infirme ou à son entourage: pourquoi, pourquoi moi? Le Seigneur Jésus a  cependant - et Lui seul - donné en quelque sorte un sens à cette épreuve, une lumière. Il a pris sur lui la souffrance. Il a porté sa croix. Il a été cloué sur la croix. Nous avons médité ces mystères. Mais en lui, il n’y a aucune trace de révolte, ni de sentiment de fatalité: il a offert cette souffrance par amour. Et c’est de cette manière qu’il a  remporté la victoire sur le mal. La souffrance, regardée en face, peu à peu acceptée, offerte en union avec le Christ, peut être un chemin de lumière, une ascension spirituelle. Il existe des cas nombreux de chrétiens, privés de l’usage partiel ou complet de leurs forces physiques, de l’usage de leurs sens - vue ou audition - qui éclairent et parfois même convertissent leurs semblables, non par ce qu’ils font, mais par ce qu’ils sont. D’une certaine manière, ils sont des signes évangéliques aujourd’hui. Oui, la Vierge Marie, dans tous les sanctuaires qui lui sont consacrés à travers le monde, aide les pèlerins souffrants à devenir une oblation féconde, une lumière salvifique pour l’humanité. Infirmes et malades, venus à ce pèlerinage, croyez à la valeur de votre existence, vécue avec le Christ et auprès de sa Mère! L’Eglise compte sur votre prière. Et moi aussi, pour le ministère que le Seigneur m’a confié au service de toute l’Eglise.
Un instant de silence nous serait profitable à tous, avant d’unir nos esprits et nos cœurs dans la prière de consécration que je prononcerai au nom de tous.

Mère de Miséricorde

Et maintenant, Mère de miséricorde,
au nom de l’élan d’amour de ton esprit très pur,
la lune se prosterne à tes pieds ;
dans les ferventes supplications, elle en appelle à toi, car tu as été constituée médiatrice
en sa faveur auprès du Soleil de justice,
de voir la lumière et par ton intervention
d’obtenir la grâce du Soleil.
Car il t’a aimée plus que toute autre créature
et il t’a embellie, te revêtant de la robe de gloire
et posant sur ta tête une couronne de beauté.
Auteur : Saint Bernard

Acte de Consécration

O Marie, Mère du Fils de Dieu, l’Unique Rédempteur venu pour sauver les peuples de tous les continents et de tous les temps, nous te louons.
Tu es la plus sainte et la plus humaine de toutes les créatures du Seigneur. Tu es la plus grande, “bénie entre toutes les femmes” de la terre. Tu es en même temps la plus humble, la plus abordable! Tu es à jamais la Mère de Dieu. Tu as bien voulu accepter être aussi la très miséricordieuse Mère de toutes les générations humaines, qui te disent : “Bienheureuse”!
Depuis vingt siècles, alors que tu te tiens près de ton Fils, dans la gloire du ciel, c’est comme si tu visitais la terre! Tu te mets à l’écoute des disciples de ton Fils Jésus, tu te penches sur les pécheurs! Tu accueilles tous les gens de bonne volonté, comme Jésus le faisait lui-même dans les villages et les villes de Judée et de Galilée! Dans le temps de l’Eglise inauguré à la Pentecôte, où tu étais présente, tu ne cesses de présenter aux personnes et aux nations cet Enfant, fruit magnifique de l’Esprit Saint en ta chair virginale, cet Enfant venu, au temps marqué, Lumière pour le monde, Fils de Dieu qui remet sa vie entre les mains du Père pour sauver la multitude. Ressuscité le matin de Pâques en vainqueur de la mort. O Marie, tu ne désires qu’une chose pour que notre joie soit parfaite, même dans les épreuves de l’existence. Tu ne désires qu’une chose: que nous acceptions pleinement Jésus . . .
O Mère de la Miséricorde, en ce jour, en ce lieu, nous sentons le besoin de te recevoir - davantage encore - comme notre Mère. Te prendre avec nous au fil des jours et des années de façon plus profonde! Pour que tu nous gardes proches, toujours plus proches de Jésus Sauveur, toujours plus fidèles au service de tous ses frères, qui sont aussi tes enfants, surtout au service des plus petits, de ceux qui connaissent les plus grandes détresses. Nos esprits, nos volontés, nos cœurs, le trésor de notre foi, nos limites, nos échecs, nos joies, nos recommencements, nos responsabilités diverses, nos relations humaines, nos efforts de compréhension de l’époque où nous vivons, toute notre vie jusqu’à son dernier souffle . . . tout est confié à ton regard maternel, à ta tendresse, à ta prière d’intercession! Tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons est remis entre tes mains, à cause de Jésus et pour l’édification de son Royaume de vérité, de sainteté, de justice, de fraternité, de paix.
En ce jour et en ce lieu, nous te confions cette chère patrie togolaise, nos familles, nos communautés chrétiennes, les pasteurs appelés à les conduire. Nous te confions l’Afrique tout entière et son avenir. Nous te confions le monde entier, ce monde que tu aimes et que tu veux sauver, aux cotés de ton fils Jésus.
O Mère, fais-nous sentir ta présence maternelle si discrète et si efficace. Fais de nous des disciples ardents de Jésus et des ouvriers généreux de son Evangile, dans l’Eglise qu’Il a fondée! Amen.

O Marie, Mère de Miséricorde, veille sur tous,
Afin que la Croix du Christ
Ne soit pas rendue vaine,
Que l’homme ne s’égare pas
Hors du sentier du bien,
Qu’il ne perde pas la conscience du péché,
Qu’il grandisse dans l’espérance en Dieu,
« Riche en miséricorde » (Ep 2, 4),
Qu’il accomplisse librement les œuvres bonnes
Préparées d’avance par Dieu (cf. Ep 2, 10)
Et qu’il soit ainsi, par toute sa vie,
« À la louange de sa gloire » (Ep 1, 12).

Veritatis splendor Ioannes Paulus PP. II 1993